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Étagères sur pieds, assiettes à angle, banc-galet… les créations de Benjamin Rousse interrogent les contraires comme des notions complémentaires, tout en jouant la carte de la modularité, et évoluent en suivant les besoins des usagers.
« Dessiner le contour de la simplicité. » Le credo de Benjamin Rousse, affiché sur son site Web, parle bien de son approche : « Cela veut dire pour moi mettre en valeur les matériaux, aller au plus juste, avec une notion de poésie. » Un questionnement qu’il a traduit lors du Design Tour à Lyon, dans une scénographie qui lui a valu le prix du coup de cœur du jury. Benjamin Rousse interpellait le spectateur : vos préférences en design reflètent-elles votre personnalité ? Autour d’un point d’interrogation, il disposait ses créations en s’appuyant sur des traits de caractère. Aux rêveurs, il associait son banc-galet : un banc public qui sort de l’ordinaire, avec ses lignes sensuelles, sa lumière qui invite à lire jusqu’au bout de la nuit, et la niche où ranger un ouvrage. Prévu pour l’espace urbain, il est aussi décliné pour un usage privé.
Pour les extravertis, il remet au goût du jour la table gigogne, avec une touche contemporaine dans le choix de la tôle et de l’intérieur coloré : « On peut les utiliser comme des microarchitectures ou les éclater dans la maison. » Car ses produits évoluent avec les besoins des utilisateurs : « Si je recherche la modularité, c’est davantage l’interactivité qui m’intéresse. » Ainsi, ses Etag’Aires, sur pieds, séparent des espaces, ou s’appuient aux murs : « On est de plus en plus dans des espaces réduits, j’aime créer un mobilier modulable avec une certaine présence, qui ne joue pas sur la profondeur mais sur une possibilité de déploiement. »
Ce souci de l’utilisateur ne s’arrête pas au mobilier, avec Maxime Grosjean, L’atelier Soli Terre pour Paolo traiteur, il conçoit une gamme d’assiettes intitulée Angle (droit, obtus, plat). L’assiette Angle Plat par exemple permet de libérer de l’espace sur la table bistrot pour caler son verre. « Je m’intéresse à toutes les matières, à tous les contextes, je n’ai pas envie de m’enfermer. » Très inspiré par l’architecture, il explique que « le design d’espace et le design produit ont des démarches similaires, c’est une question d’échelle », mais qu’au fond tout reste une question de modularité, de jeux de vides et de pleins, de matière et de poésie, avec pour enjeu le bien-être de l’être humain. Encadré : « J’aime créer un mobilier modulable avec une certaine présence »
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